dé-con-finés

On n’a plus les mêmes joies qu’avant…La poste a recommencé à circuler (presque) normalement. Donc même si on suit toujours les paquets sur internet avec attention car on a toujours besoin de vitamines ou de livres, l’arrivée ne suscite absolument plus le même frisson d’émotion. Bon bah, le colis est arrivé. D’ailleurs, on ne le remet plus 4 heures en quarantaine (et les personnes âgées comme ma mère plutôt 24 heures !), on ne lui tourne pas autour toute l’après-midi, en rêvant du moment où finalement, on l’ouvrira et on découvrira comme si l’on ne le savait pas, ce qu’il y a à l’intérieur… (Ceci-dit, comme ils mettaient plus de temps à arriver, on avait vraiment le temps d’oublier ce qu’il y avait à l’intérieur !)

Aujourd’hui j’ai acheté un shampooing spécialement pour Mari. Il avait l’habitude de prendre le sien, le préféré et spécialisé chez son coiffeur mais… évidemment, pas de coiffeur. Donc, je prends la marque « pétrole hahn » qu’il utilise aussi comme lotion et il me répond : « mais on est libre, maintenant, je peux aller chez le coiffeur et me prendre le mien ! » Oh, la déception… Ceci-dit, je lui ai répondu que je ne le vois pas se précipiter chez le coiffeur, prenant le métro (il n’a pas encore porté de masque une seule fois !) etc. Il me répond : « J’irai à pied. » C’est cela…

Tout redevient normal en apparence. Pas mal de gens dans la rue mais la plupart masqués, tout de même. J’ai gardé le réflexe de ne pas sortir faire des courses que tous les deux jours et si je n’ai pas à le faire, je suis contente. En revanche, ne pas avoir à remplir le « laisser-passer » : un pur bonheur ! Ca me stressait de ouf.

Néanmoins, je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que ces documents infantilisaient les Français. D’une, il y aura toujours des gens qui se comportent comme des gamins et si cela les empêchait ne serait-ce qu’un tout petit peu de faire le con : tant mieux ! De deux : moi-même, je serais peut-être sortie maintes fois « vite fait » parce que j’ai oublié des tomates pour la salade ou parce que Tatiana voudrait des chips, on devait faire un apéro ! Eh ben non, on a appris à faire avec ce que l’on avait, déplacer les apéros ou alors planifier mieux d’avance. Je faisais même des listes de repas pour plusieurs jours et j’achetais en fonction. Pas de sortie de dernière minute. Donc, non, je ne me comportais pas comme une gamine avant et le « laisser-passer » ne m’a pas infantilisée non plus mais m’a très certainement rendue plus responsable et réfléchie, aucun doute là-dessus. C’est vrai que depuis le 11 mai, je suis déjà descendue en catastrophe au Cocci d’en bas pour une bouteille de vin, suppliée par Mari qui ne mange pas de carpaccio sans vin blanc.

Pour revenir aux paquets : j’ai commandé des kdos pour la Fête des Enfants pour Tatiana (+ le journal d’Anne Frank qu’elle m’a demandé). Mais j'ai coché (en espérant à nouveau le frisson ?) « livraison 3-5 jours », il ne faut pas non plus prendre les coursiers pour des esclaves, hein !

Et LE paquet de ma mère… Elle l’a finalement envoyé et celui-là, on l’attend. Enfin, surtout Tatiana 😉 Donc, là, on revient à la case « attente avec plaisir ».

PS. Les cartons de colis commandés nous servent à y cultiver nos tomates et nos radis :-)